En réponse aux manifestations réclamant son départ, le Premier ministre Ariel Henry appelle au calme et promet des élections, lors d’une adresse à la nation dans la nuit du 7 février 2024.
Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, a adressé un appel au calme lors d’un discours public tenu ce jeudi 8 février 2024, à la suite de trois jours de manifestations violentes ayant paralysé le pays pour exiger sa démission.
« Je crois qu’il est temps que nous nous unissions tous pour sauver Haïti, pour changer la manière dont nous gérons notre pays », a déclaré le Premier ministre dans son adresse à la nation.
Dans son allocution, Henry a exhorté les Haïtiens à ne pas considérer le gouvernement ni la Police nationale comme leurs ennemis, affirmant que ceux qui recourent à la violence pour prendre le pouvoir « ne travaillent pas dans l’intérêt du peuple ».
Ces déclarations surviennent alors que des milliers de manifestants se sont rassemblés durant les trois derniers jours dans tout le pays, réclamant la démission d’Ariel Henry. Les protestataires menacent de continuer à manifester jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction.
Par ailleurs, Ariel Henry a reconnu dans son discours que les Haïtiens avaient besoin de paix, de sécurité, d’emploi et de liberté de circulation dans le pays, soulignant que l’éducation sans crainte est essentielle pour l’avenir de la nation.
Yon tranzisyon pa ka debouche sou yon lòt tranzisyon
Le Dr Ariel Henry a également promis de nouvelles élections générales dès que les problèmes de sécurité seront résolus, et s’est engagé à travailler avec tous ceux désireux de faire avancer le pays.
“Travay prensipal yon gouvènman tranzisyon se kreye kondisyon pou òganize eleksyon, pou l bay pèp ayisyen an dwa granmoun li, pou l chwazi an tout libète fanm ak gason li vle remèt direksyon peyi a nan tout nivo (…) Yon tranzisyon paka debouche sou yon lòt tranzisyon”, a affirmé Henry.
Le chef du gouvernement a dans la foulée salué les efforts de la police dans la lutte contre les gangs et a affirmé qu’il continuerait à plaider en faveur du déploiement d’une force policière kényane, soutenue par l’ONU, malgré un blocage judiciaire au Kenya.
« Je veux rassurer tout le monde que le gouvernement fera tout son possible pour que cette mission soit menée à bien dans les plus brefs délais », a-t-il assuré.
Il a également exprimé sa solidarité envers les victimes des violentes manifestations de cette semaine, promettant un avenir de paix et de prospérité pour le peuple haïtien.
« Ensemble, main dans la main, nous changerons notre destin », a-t-il conclu, sans donner de détails sur les mesures concrètes à venir.