1379 personnes ont été tuées ou blessées et 428 ont été enlevées pour le deuxième trimestre de l’année, soit entre le 1er avril et le 30 juin 2024, selon un rapport du Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) publié ce mardi. Ce chiffre représente une baisse de 45 % des meurtres et blessures par balles et une réduction de 2 % des enlèvements par rapport au trimestre précédent, précise le document.
Le rapport révèle que la majorité des violences a eu lieu dans le département de l’Ouest, avec 88 % des cas de personnes tuées ou blessées recensées dans cette zone, tandis que 73 % des enlèvements ont eu lieu dans le département de l’Artibonite.
En parallèle, le rapport indique qu’une augmentation des viols et autres violences basées sur le genre a été observée, particulièrement dans les quartiers contrôlés par les gangs et les sites de personnes déplacées.
“Des prestataires de services indiquent avoir reçu en moyenne 40 victimes de viol par jour dans certains quartiers de la capitale. Les enfants continuent d’être tués et blessés lors d’attaques de gangs et d’opérations de police et sont recrutés au sein des gangs et de groupes d’autodéfense,” précise le rapport.
Concernant le système judiciaire haïtien, le BINUH déplore que les grèves récurrentes des magistrats et du personnel judiciaire aient paralysé les tribunaux, qui n’ont été fonctionnels que dix jours depuis le début de l’année judiciaire. Néanmoins, le rapport souligne des avancées significatives dans les enquêtes menées par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) contre des hauts fonctionnaires.
Par ailleurs, le BINUH appelle la communauté internationale à maintenir Haïti sur l’agenda international et à accélérer le déploiement complet de la Mission multinationale d’appui à la sécurité, conformément aux normes en matière de droits de l’homme, telles qu’adoptées par la résolution 2699 (2023) du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le BINUH recommande également de mettre à jour la liste des personnes et entités soumises à des sanctions pour avoir soutenu, préparé, ordonné ou commis des actes contraires au droit international des droits de l’homme, conformément à la résolution 2653 (2022) du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le rapport appelle également les États de la région à renforcer et accroître les inspections des cargaisons à destination d’Haïti sur leur territoire, y compris dans les ports maritimes et les aéroports, conformément à la résolution 2653 (2022) du Conseil de sécurité des Nations unies, qui impose un embargo sur les armes.
Enfin, le BINUH recommande au gouvernement haïtien, avec le soutien de la communauté internationale, d’établir des pôles judiciaires spécialisés pour lutter contre les crimes de masse, y compris les violences sexuelles et les crimes de corruption, de résoudre urgemment la crise humanitaire au sein des prisons haïtiennes, de mettre en place un programme de réhabilitation et de réinsertion des mineurs impliqués dans les gangs, de renforcer la disponibilité, l’accessibilité et la qualité des systèmes de soins médicaux et psychosociaux pour les survivants de violences sexuelles, et de renforcer les capacités et la sensibilisation de la police et du système judiciaire pour lutter contre l’impunité des violences sexuelles et la stigmatisation des victimes.
Deuxième trimestre 2024 en Haïti : au moins 1,379 victimes de meurtres et de blessures, au moins 428 personnes enlevées. Lire le rapport complet : https://t.co/b91TIOQzrt
— BINUH (@BINUH_UN) July 30, 2024