La suspension temporaire de l’aide américaine, notamment du programme PEPFAR, inquiète en Haïti quant à l’approvisionnement en antirétroviraux (ARV). Le PEPFAR est un programme clé des États-Unis pour lutter contre le VIH/SIDA et finance une grande partie des ARV utilisés dans le pays. Cette dépendance aux importations met en évidence la vulnérabilité du système de santé haïtien.
Selon l’Observatoire communautaire des services VIH en Haïti (OCSEVIH), près de 15 000 personnes vivant avec le VIH/SIDA ont récemment été mises sous traitement antirétroviral dans plus d’une centaine de centres de prise en charge.
Pierre Hugues St Jean, président de l’Association des pharmaciens haïtiens (APH), estime qu’Haïti doit produire ses propres ARV. « Nous devons arrêter de dépendre entièrement des États-Unis pour nos médicaments. Une production nationale serait plus fiable et moins coûteuse », a-t-il déclaré.
Toutefois, cette initiative se heurte à plusieurs obstacles. Le secteur pharmaceutique manque d’investissements et d’infrastructures adaptées. De plus, l’insécurité freine le développement industriel, forçant certaines entreprises locales, comme les Laboratoires Farmatrix, à réduire ou cesser leurs activités. Malgré ces difficultés, certaines structures travaillent à renforcer les capacités locales.
La suspension de l’aide américaine devrait mettre les autorités haïtiennes face à leur responsabilité afin de prendre les mesures nécessaires pour diversifier les sources d’approvisionnement en médicaments et d’améliorer les infrastructures de santé pour faire face à de nouvelles crises. Toutefois, il faut souligner que même les centres hospitaliers du pays, dont l’hôpital général situé au centre-ville de Port-au-Prince, sont attaqués par les gangs armés, ce qui fragilise davantage le système sanitaire en Haïti.
Marvens Pierre
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