La confrontation entre Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles et Raoul Pierre-Louis aura lieu ce jeudi 12 septembre à l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), selon des informations obtenues par Loop Haiti auprès d’une source proche de l’ULCC.
Cette séance fait suite aux auditions de l’ancien président du Conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), Raoul Pierre-Louis ainsi que des trois conseillers accusés de corruption.
Lors d’une conférence de presse mercredi, Me Delcy, l’avocat de Smith Augustin, a confirmé que son client devra répondre aux questions des enquêteurs sur des accusations de pots-de-vin. Il est allégué que trois membres du Conseil présidentiel – Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire – auraient demandé 100 millions de gourdes à l’ancien président de la BNC pour garantir son maintien à ce poste.
D’après notre source, les trois conseillers doivent se présenter à la confrontation, mais Raoul Pierre-Louis est actuellement à l’étranger. La séance se déroulera malgré son absence.
Notons que l’ULCC avait déjà convoqué l’ancien président de la BNC le 5 septembre 2024 pour cette confrontation. “La direction générale de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) vous présente ses compliments et vous notifie par la présente que vous êtes attendu au local de l’ULCC sis au #20, Delmas 83 dès 9h00 du matin pour une séance de confrontation avec les Conseillers Présidentiels Emmanuel Vertilaire, Smith Augustin et Louis Gérald Gilles ainsi que le Coordonnateur de la Sécurité de ce dernier, Monsieur Onad Fontaine, autour des allégations de sollicitation de la somme de cent millions (100,000,000.00) gourdes pour votre reconduction à la tête du Conseil d’Administration de la BNC,” précisait l’invitation.
Rappelons qu’en réponse à la convocation de l’ULCC, les avocats de Raoul Pierre-Louis ont indiqué qu’il est prêt pour cette confrontation, mais exigent d’abord la démission des accusés.
“La principale raison pour laquelle M. Raoul Pierre-Louis ne pourra pas répondre favorablement à votre demande est que, dans cette affaire de corruption impliquant les conseillers du Conseil présidentiel de transition, il n’est que le dénonciateur”, expliquent les avocats, qui soulignent que lorsque Raoul Pierre-Louis “a signalé les faits à son supérieur hiérarchique, le Premier ministre Garry Conille, alors qu’il était président du conseil d’administration de la Banque nationale de crédit, il agissait dans son rôle de grand commis de l’État”.
Les avocats estiment que la démission des trois conseillers est essentielle pour le bon déroulement de l’enquête et pour garantir la sécurité de leur client.
“Ces derniers ne peuvent se retrancher derrière le principe de la présomption d’innocence pour éviter de démissionner de leurs fonctions”, ont déclaré les avocats de Pierre-Louis.