Germine Joly alias « Yonyon » sera jugé ce mercredi 17 janvier 2024, par-devant un tribunal fédéral à Washington, aux États-Unis. L’ex-numéro un du gang « 400 mawozo » de la Croix-des-Bouquets sera jugé pour quatre douzaines de chefs d’accusation. Il encoure jusqu’à 20 ans de prison, relate le journal floridien Miami Herald dans un papier paru mardi.
Le bandit notoire est accusé de quatre douzaines de chefs d’accusation liés à la contrebande d’armes à feu vers Haïti, en violation des lois américaines sur l’exportation, et au blanchiment de rançons d’enlèvement pour soutenir la violence de son gang.
Selon un acte d’accusation déposé contre Joly, les armes ont été achetées auprès de marchands d’armes à Miami et ailleurs en Floride avec l’aide d’« acheteurs de paille » et le produit du paiement de rançons. Parmi ces armes il y avait des fusils AK47 et M1A, ainsi que des munitions capables de percer les voitures de police.
L’ex-chef des « 400 mawozo » risque jusqu’à 20 ans de prison pour l’exportation d’armes à feu vers Haïti sans la licence américaine appropriée, ce qui constitue l’accusation la plus grave à laquelle il fait face dans le cadre de cette affaire. La sélection du jury doit commencer ce mercredi.
« Le procès devrait ouvrir une fenêtre sur la manière dont les groupes armés haïtiens opèrent. Avec environ 200 groupes armés qui se battent pour le territoire, les Nations Unies estiment que les gangs violents ne contrôlent qu’environ 80 % de la capitale haïtienne et s’étendent désormais aux campagnes », indique le Herald.
Selon l’ancien procureur adjoint américain, Walter Norkin, qui n’est pas impliqué dans l’affaire et est actuellement partenaire du groupe juridique Akrivis à Miami, ce procès devrait aussi mettre en lumière les liens entre le trafic d’armes à feu en provenance des États-Unis et la violence des gangs et les enlèvements.
« Si vous parlez simplement du trafic d’armes, de cette violence qui existe en Haïti, cela se répercute aux États-Unis », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il y a des communautés haïtiennes partout aux États-Unis qui en sont affectées. « Nous fournissons les armes qui sont utilisées pour commettre des crimes et tout le monde devrait s’en soucier. Nous ne devrions pas faire ça », conclut-il.
Notons que « Yonyon » ne sera pas jugé pour l’enlèvement des 16 Américains et un Canadien du Christian Aid Ministries an Haïti, bien qu’il ait été identifié comme l’auteur de cet acte survenu en novembre 2021.
