
C’est pratiquement l’enfer à Mirebalais, 72 heures après l’assaut des bandits contre la métropole du Bas-Plateau et Saut-d’Eau. Le maire, M. Lochard Laguerre, décrit une situation apocalyptique. Il avoue s’être mis à couvert et devoir user de stratégie pour se déplacer d’un quartier à l’autre. Il ne peut porter secours aux citoyens, terrés chez eux, parfois avec des proches tués ou blessés.
Les bandits contrôlent le centre-ville et se sont installés dans plusieurs hôtels. Les rues sont jonchées de cadavres, rapporte le maire, qui reconnaît l’incapacité des autorités locales à venir en aide à la population.
Arrivée des renforts de la police
Des unités spécialisées de la police ont été dépêchées sur place hier. Les affrontements se poursuivent. Le nouveau chef de gang, connu sous le nom de Jeanjean, a été tué lors d’un échange de tirs avec les forces de l’ordre.
Malgré cela, les bandits continuent d’incendier des maisons et de pourchasser les habitants. La ville est quasi déserte, en raison de la fuite de nombreux résidents vers Hinche et d’autres communes du Haut-Plateau.
Les rares accalmies ne peuvent être considérées comme un retour au calme. De nombreux habitants restent cloîtrés chez eux, redoutant de nouvelles exactions.
Le maire regrette que les forces de l’ordre déployées en renfort ne s’installent pas de manière permanente à Mirebalais. Selon lui, les policiers retournent chaque nuit à Hinche, ce qui constitue une faille majeure dans le dispositif sécuritaire.
Organisation de la résistance
Des habitants commencent à s’organiser pour défendre leur ville, répondant à l’appel du maire. M. Laguerre affirme avec fermeté qu’il n’est pas question de livrer Mirebalais aux criminels. Il presse le gouvernement d’envoyer davantage de renforts pour chasser les malfrats.
Dans le même temps, il lance un appel à la solidarité des autres communes du Grand Nord.
Les autorités locales exhortent le gouvernement et les forces de l’ordre à bloquer l’entrée sud de Mirebalais, affirmant que des renforts criminels en provenance de Canaan et du gang des 400 Mawozo continuent d’y affluer.
Ce matin encore, les bandits ont repris les incendies et les fusillades au centre-ville.
À Hinche, la peur gagne la population en raison des rumeurs de progression des groupes armés. Médecins et patients ont fui la principale infrastructure sanitaire de la région. Par ailleurs, des informations font état d’un plan des malfrats visant à s’attaquer au barrage hydroélectrique de Péligre.
LLM / Radio Métropole Haïti
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