Certains dirigeants politiques haïtiens s’insurgent contre les déclarations du coordonnateur du CPT, considérant l’ex-président M. Michel Martelly comme le seul responsable de la création massive des gangs. Même si l’implication de M. Martelly dans la violence est avérée, il n’est pas le seul dirigeant politique à s’être appuyé sur la terreur des groupes armés pour conserver le pouvoir, argue le colonel Rébu.
Il rappelle que le pouvoir Lavalas, sous le président Jean-Bertrand Aristide, avait, quelques années plus tôt, donné naissance à ces gangs. Il mentionne les assassinats politiques, notamment de Mme Mireille Durocher Bertin et de Jean Dominique, durant le second mandat Lavalas. « On ne doit pas faire l’historique à partir du début », a dit M. Rébu, pour qui le représentant de Fanmi Lavalas au Cep connaît, comme tous les Haïtiens, la vérité sur ce phénomène.
Lors d’une interview hier à TV5, M. Voltaire a soutenu que l’implication de Martelly dans le financement des gangs est si avérée que les États-Unis et le Canada lui ont infligé des sanctions. Plusieurs autres anciens officiels, des Premiers ministres, des ministres et des anciens parlementaires, ainsi que des entrepreneurs, sont également l’objet de sanctions des États-Unis, du Canada et de l’Union européenne (UE).
Le coordonnateur du CPT a fait valoir que les gangs se sont renforcés au cours des dernières années et, en plus du trafic d’armes, se sont impliqués dans le trafic de drogue et d’organes. « Les gangs prélèvent des organes pour les exporter à l’étranger », a dit M. Voltaire, évoquant la République dominicaine comme principal pôle du trafic illégal d’armes. Il révèle que des militaires colombiens sont également impliqués dans ce trafic illicite.
LLM / Radio Métropole Haïti
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