L’association Femme Phare annonce ce jeudi le lancement de la première édition de son festival « Créer au féminin », qui se déroulera du 30 août au 1er septembre 2024 à Montréal, au Canada, sous le thème « Une Place Pour Elle ».
Selon l’association Femme Phare, le festival « Créer au féminin » s’inscrit dans une démarche de visibilité pour les femmes artistes et artisanes. Il a pour objectifs de donner une plus grande visibilité aux artistes et artisanes du sexe féminin, de favoriser l’échange entre les femmes artistes et artisanes en vue de créer un réseau, de porter à la connaissance du public les différentes œuvres des artistes femmes, de favoriser l’émancipation des femmes à travers l’art, de créer un espace de débat autour du féminisme et de la condition de la femme, et enfin de mettre en lumière des artistes femmes méconnues de différents horizons.
« Il est plus qu’évident que les espaces culturels sont majoritairement investis par les hommes, et les chances n’étant pas égales, les femmes ont de la difficulté à y prendre place », a déclaré la chanteuse Azaf Micaelle Jean Louis, l’une des figures centrales de l’initiative, contactée par Loop Haiti. « Suite à ce constat, nous avons décidé de créer notre propre tremplin. Nous avons aussi été motivées par la nécessité de mettre en lumière les œuvres féministes susceptibles d’être utiles à cette lutte », a-t-elle poursuivi.
Sous le thème « Une Place Pour Elle », le festival proposera une riche programmation sur trois jours, comprenant des spectacles musicaux, des représentations théâtrales, des expositions d’art plastique et d’artisanat. Les visiteurs pourront participer à des ateliers et des discussions, favorisant ainsi un dialogue ouvert avec les artistes.
Selon Jean Louis, deux journées sur trois auront lieu à l’Afromusée, un espace culturel qui a ouvert ses portes aux organisatrices et qui soutient leur initiative. L’autre journée se déroulera au Petit auditorium du collège Maisonneuve.
Notons que tous les événements du festival seront exclusivement animés par des femmes — musiciennes, comédiennes, peintres, photographes, et bien d’autres. Toutefois, l’accès au festival est ouvert à toutes les personnes âgées de 16 ans et plus.
« Cette année, étant la première édition, notre sélection a été faite à huis clos. Nos critères de sélection sont et seront toujours la qualité artistique et le niveau de notoriété. Nous prenons aussi en compte la motivation de l’artiste, ses aspirations et ses convictions », a-t-elle ajouté.
Avec « Créer au féminin », Femme Phare souhaite non seulement combler les déséquilibres dans le monde artistique, mais aussi affirmer le rôle essentiel de l’art comme vecteur de changement et de solidarité.
« Je ne dirais pas que les femmes ont un rôle à jouer dans le milieu artistique ; il y a déjà des femmes artistes, artisanes, productrices, et bien d’autres. C’est précisément ce message que nous voulons transmettre à travers ce festival : nous sommes des femmes talentueuses, et nous ne cherchons pas à imiter les hommes. Les femmes occupent de plus en plus de place, mais l’idéal serait que la question du genre ne se pose même plus », declare Jean Louis.
Les défis pour la tenue de ce festival sont multiples selon Azaf Micaelle Jean Louis. “C’est la première édition, nous devons trouver nos marques, mais le plus difficile reste le financement” a-t-elle révélé à notre rédaction. “Cela devient encore plus complexe lorsque le festival est associé au féminisme, l’industrie étant souvent dominée par des hommes qui se montrent réfractaires à cette lutte. Il suffit de mentionner le terme “féminisme” pour être rejeté. Ce défi nous pousse à redoubler d’efforts pour contrer ces anomalies et faire en sorte que les générations futures en soient épargnées”, conclut Azaf.
Pour plus d’informations, consultez la page Facebook de l’association Femme Phare via ce lien