Les unités spécialisées de la Police Haïtienne maintiennent la pression sur le gang de Village. Les policiers de l’UTAG, UDMO, SWATT et BOID auraient même tenté une pénétration. Ces informations ne sont pas confirmées par les autorités policières qui n’ont diffusé qu’une vidéo montrant les forces de l’ordre affrontant les bandits.
Selon le coordonnateur du syndicat de la police, M. Lionel Lazare, une douzaine de bandits auraient été mortellement blessés lors des affrontements hier jeudi 12 mai 2023. Les policiers ont récupéré des armes et des véhicules volés par les bandits, a t-il révélé à radio Métropole. Il s’est toutefois gardé de fournir plus de détails sur l’opération.
Les policiers ont lancé également hier une offensive contre les bandits qui rançonnaient les chauffeurs de transport en commun à Martissant. Ces bandits ont fui la zone. Toutefois le sous commissariat de Martissant ne serait pas encore récupéré par les policiers.
Selon des résidents de la zone les forces de l’ordre avaient repris du terrain jusqu’à la 4 eme avenue Bolosse. Les policiers ont fait montre d’une ferme détermination à démanteler le gang de Village, principal responsable des enlèvements dans la région métropolitaine.
Le ministère de l’éducation nationale poursuit sa réforme du système éducatif. Après le livre unique, d’autres chantiers sont investis par le gouvernement.
Le ministre de l’éducation, M. Nesmy Manigat, veut que l’Etat joue pleinement sa tache de régulateur.
Une base de données fiables est indispensable pour une bonne gestion et empêcher une éducation à deux vitesses.
L’inscription des établissements scolaires en ligne permet au ministère de disposer de vraies données sur l’accès à l’éducation. Le directeur départemental de l’ouest s’est dit étonné que plus de 5 000 écoles soient recensées dans cette région.
L’Ouest compte plus d’un tiers de l’ensemble des écoles haïtiennes.
Le ministère est préoccupé par le nombre d’écoles ayant rempli les formalités en vue des examens de la 9 eme année fondamentale. Plus de 3800 écoles ont remplis ces formalités cette année tandis que le ministère avait recensé plus de 7 500 l’an dernier.
Toute la procédure d’enregistrement des élèves est réalisée en ligne. Les directeurs d’écoles indélicats seront pris la main dans le sac puisqu’ils ne pourront plus faire porter le chapeau au ministère.
Le directeur du Bunexe invite les parents à la vigilance puisque les listes des élèves, habilités à subir les épreuves, seront publiées sur le site du ministère.
Depuis quelques années le gouvernement haïtien avait attribué un numéro unique à chaque élève du système afin de barrer la route aux fraudeurs. La modernisation du système, qui vise à terme une école de qualité, se poursuivra sur plusieurs années parce que la tache à abattre est immense.
Dans le souci d’accompagner les candidats aux examens d’Etat de 9e année de fin d’études fondamentales et secondaires, le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) annonce le lancement, à compter du lundi 15 mai 2023, du Programme 2023 de récupération, d’accélération et de consolidation des apprentissages.
Pour la conduite de ce programme, le ministère mobilise 2 500 agents éducatifs (encadreurs et enseignants) qui vont accompagner les élèves fréquentant des établissements publics ou non publics dont leur fonctionnement a été fortement perturbé. Les cours seront dispensés, du lundi au dimanche, et répartis, suivant un calendrier attribué à chaque enseignant.
Suivant la planification élaborée avec les Directions départementales d’éducation (DDE) concernées, ces cours de récupération, d’accélération et de consolidation des apprentissages seront dispensés – de mai à juillet 2023 -, en tenant compte de la charge horaire normalement attribuée à chaque discipline d’enseignement pour les établissements scolaires ciblés.
De plus, des cours disponibles en format audio-visuel, couvrant les programmes d’études en 9ème A.F. et en S4, seront diffusés par la Radio télé éducative du ministère et des réseaux de médias communautaires, mis à contribution dans l’idée de faciliter une plus large diffusion des contenus pédagogiques dans l’intérêt de tous les apprenants.
Le ministère remercie ses partenaires dont Education Cannot Wait (ECW), l’UNICEF et la Banque interaméricaine de développement (BID) pour leur appui financier et technique à la réalisation dudit Programme. A noter que l’UNICEF, en tant qu’agent-partenaire, assure la gestion des fonds de ECW.
Le MENFP encourage la communauté éducative à soutenir cette activité visant à consolider les acquis scolaires des enfants.
Une enquête de suivi et d’évaluation normalisés des phases des secours et de la transition (SMART) menée cette année dans le domaine de la nutrition indique que la malnutrition infantile progresse dans cette île des Caraïbes en proie à la violence, à une aggravation de l’insécurité alimentaire et à une flambée épidémique de choléra. Plus de 115 600 enfants pourraient ainsi souffrir d’émaciation sévère en 2023, contre 87 500 l’an dernier.
Dans plusieurs communes de la région métropolitaine de Port-au-Prince ravagée par la violence armée depuis plus de deux ans, un enfant sur cinq présente actuellement une forme de malnutrition. C’est dans la capitale que les enfants paient le plus lourd tribut, de nombreuses communes affichant des taux élevés, voire très élevés, d’émaciation sévère. Le département de l’Ouest, zone la plus touchée par le conflit, enregistre quant à lui un taux de malnutrition aiguë de 7,5 %, soit deux points de pourcentage de plus que la moyenne nationale.
« En Haïti, de plus en plus de parents ne parviennent plus à nourrir convenablement leurs enfants et à leur prodiguer les soins appropriés, et l’escalade terrible des violences perpétrées par les groupes armés les empêche de se rendre dans les centres de santé », a déclaré Bruno Maes, Représentant de l’UNICEF en Haïti. « L’épidémie de choléra qui sévit actuellement complique cette situation encore davantage. En effet, un nombre croissant d’enfants atteignent plus rapidement le stade d’émaciation sévère et mourront si aucune mesure n’est prise de toute urgence. »
La violence en Haïti s’aggrave à une vitesse préoccupante. Plus de 600 personnes ont été tuées à Port-au-Prince au cours du seul mois d’avril, selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Ce conflit entre groupes armés a restreint l’accès des enfants aux services essentiels en matière de nutrition, de santé et d’approvisionnement en eau potable, d’hygiène et d’assainissement (EAH). Conjugués à l’aggravation de l’insécurité alimentaire et aux troubles civils, ces affrontements ont eu pour conséquence de détériorer de manière significative la situation nutritionnelle à l’échelle du pays.
Cette crise de la malnutrition est en outre aggravée par l’épidémie de choléra qui continue de sévir, et qui affecte tout particulièrement les enfants atteints d’émaciation sévère. Plus de 41 000 cas présumés de choléra ont été recensés en Haïti, dont 46 % chez des enfants âgés de moins de 14 ans. À mesure que la maladie ravage les quartiers en proie à la violence, le choléra et la malnutrition ajoutent un double fardeau auquel le système de santé national n’est pas en mesure de faire face en raison de graves pénuries de personnel et d’un manque de fournitures.
Près d’un enfant sur quatre en Haïti souffre également de malnutrition chronique (ou retard de croissance), une pathologie qui laisse des séquelles à long terme. En effet, le mauvais état de santé et la malnutrition empêchent les enfants présentant un retard de croissance de développer pleinement leurs capacités physiques et cognitives.
Sans le déploiement d’urgence et à grande échelle d’interventions en faveur de la nutrition et de la survie des enfants visant à réduire la morbidité et la mortalité associées à l’émaciation sévère, ainsi qu’à prévenir l’apparition de nouveaux cas de malnutrition, la situation risque de se détériorer encore davantage d’ici à octobre 2023.
L’UNICEF a besoin, de toute urgence, de 17 millions de dollars des États-Unis pour financer les premiers stades de la riposte. Ces fonds serviront à intensifier le dépistage précoce de l’émaciation infantile, à acheter 84 000 cartons supplémentaires d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi et à mettre en place un éventail complet d’interventions en matière de nutrition, de santé, d’EAH, de développement de la petite enfance et de protection de l’enfance afin de répondre aux besoins urgents des enfants en Haïti. Un déficit de financement pourrait mettre en danger la survie immédiate de plus de 100 000 enfants.
La violence armée qui contraint femmes et enfants à abandonner leur domicile laisse Haïti en proie à d’importants besoins humanitaires, tandis que les financements ne cessent de diminuer.
Pour pouvoir fournir, en 2023, des biens et des services vitaux aux enfants et aux populations vulnérables aux prises avec l’insécurité et les crises sanitaires, sociales et économiques qui font rage en Haïti, il est indispensable que l’UNICEF perçoive en temps voulu les 210,3 millions de dollars É.-U. ayant fait l’objet d’un appel de fonds. Une somme qui, à ce jour, n’a été financée qu’à hauteur de 15 %.
Déjà secouée fortement par les indices de trafic d’armes et de munition, l’église épiscopale d’Haïti est maintenant décapitée par les conflits entre les leaders moraux et les leaders en poste.
Les membres du comité national ont organisé, la semaine écoulée, un synode diocésain qui a permis la reconduction du père Mardochée Vil à la tête de l’église. Le comité s’inscrit dans la continuité de la gouvernance du précédent comité décrié.
En face des prêtres seniors tentent de reprendre le flambeau afin de refaire l’image de l’église fortement ternie par les accusations de trafic d’armes.
Ce comité de prêtres a établi des contacts avec le directeur général du ministère des cultes, père Evens Souffrant.
Si le comité de père Mardoché s’appuie sur une légitimité provenant des statuts de l’église, le comité de sages repose son action sur la moralité indispensable dans l’Eglise.
Les deux comités se disputent le leadership d’une église en lambeaux.
Le père Nathanael Saint Pierre, prêtre retraité, s’étonne de détermination des membres du comité actuel à se maintenir au pouvoir. C’est la preuve qu’il y anguille sous roche, dit-il.
De plus il n’est nullement étonné de l’arrestation du père Desiré. Il estime que l’ex directeur du collège Saint Pierre a fui les enquêteurs de la police judiciaire pendant plusieurs mois.
Il a été capturé hier par une patrouille de la police.
Le père Nathanaël condamne le comportement de l’équipe du père Mardochée, également recherché, qui cherche désespérément à s’accrocher au pouvoir.
Le directeur exécutif de l’église épiscopale, père Frantz Coles, est écroué ainsi que d’autres membres sont l’objet d’avis de recherche de la police judiciaire.
De nombreux résidents de Village de Dieu ont fui hier, mercredi 10 mai 2023, le bidonville au cœur de la capitale. Ce repaire du gang du même nom est encerclé depuis une semaine par les forces de l’ordre. Le dispositif serait une première étape avant une offensive contre le chef de gang Iso 5 secondes, responsable de nombreux assassinats et de kidnappings. Les résidents de Village se sont enfuis par les routes secondaires laissant tous les meubles et vêtements dans leurs domiciles. C’était le seul moyen pour eux de fuir cette zone cible des forces de l’ordre.
Les citoyens ont profité de l’euphorie des bandits après le retrait des blindés de la Police. Croyant a un retrait définitif des forces de l’ordre, les bandits ont pavoisé dans les rues de Martissant avec leurs armes automatiques. Ils ont été surpris du retour des blindés dans l’après midi. Au moins deux bandits armés ont été tués lors d’affrontement.
Aucune information n’est disponible sur le nombre de personnes vivant dans ce repaire de gangs. Des organisations de droits humains lancent régulièrement des mises en garde sur les dommages collatéraux que peuvent provoquer une intervention des forces de l’ordre.
De nombreux spécialistes de la finance font valoir que l’argent sale des gangs est blanchi dans les divers systèmes financiers.
Le banquier Niepce Zepyrin croit qu’une partie importante des rançons de kidnapping est utilisée pour l’achat d’armes et de munitions. Il explique que les fonds sont expédiés à l’étranger par le même circuit d’importation d’armes et de munition.
Une autre partie des fonds, accumulés par les gangs, est d’une manière ou d’une autre réintroduit dans le système financier. Les bandits utilisant des personnes tiers pour les transactions.
Interrogé sur l’efficacité des sanctions financières contre des anciens officiels et des hommes d’affaires, M. Zepyrin juge que l’impact est très faible. A son avis ces personnalités ne disposaient pas de montants énormes dans les banques haïtiennes.
Il recommande un renforcement du dispositif visant à empêcher le blanchiment de l’argent sale.
Un autre économiste haïtien a estimé à plus de 75 millions de dollars le montant accumulé par les gangs dans le kidnapping. Ce montant contribue à la paupérisation de la population au cours des trois dernières années.
L’ex-Inspecteur Divisionnaire de la PNH, Jean Milhomme a été interpellé à Philadelphie, aux USA.
Selon la Police cette arrestation a eu lieu dans le cadre de la coopération active entre la Police Nationale d’Haïti et les États Unis.
Il était activement recherché par la DCPJ suite à un avis de recherche publié et un mandat décerné contre lui pour son implication présumée dans l’attaque perpétrée sur le Commissariat de Leclerc à Martissant 23 où un Blindé et plusieurs armes ont été emportés par des gangs.
À noter que l’ex Inspecteur Divisionnaire avait laissé le pays après avoir boudé plusieurs convocations de la DCPJ et de l’Inspection Générale
Le banquier Niepce ZEPHIRIN , presse les opérateurs de la finance, en Haïti, à limiter l’utilisation du cash afin de diminuer la pression sur le dollar. Il revient aux banques d’encourager leurs clients à recourir à d’autres transactions financières, explique ce spécialiste, fin connaisseur des systèmes financiers américains et haïtiens.
Il précise qu’on peut transférer en 15 minutes des montants intéressants d’une banque haïtienne vers une banque correspondante aux Etats Unis.
De plus il rappelle que le transfert de cash par la douane est interdit. M. Zephyrin révèle que les frais de transfert de 10 000 dollars sont d’environ 100 dollars américains. Le spécialiste insiste sur la nécessité pour que les banques proposent aux clients d’autres produits tels le SPIH, les virements sur compte et les transferts de fonds.
Il prévient que la légère appréciation de la gourde sera de courte durée faisant valoir que rien n’a véritablement changé.
Il admet également que ceci peut être le résultat de spéculations mais doute que des banques puissent être impliquées dans cette manipulation.
De l’avis de M. Zephyrin la Banque centrale contrôle avec efficacité le système financier. C’est ce contrôle qui permet que le système soit toujours viable en dépit de la hausse vertigineuse du taux de change.
Un grand nombre de personnes sont séquestrées dans le repaire du gang de Grand Ravine, dans les hauteurs de Martissant. L’information a été rapportée par un ancien détenu au syndicaliste Changeux Mehu. Ces gens sont torturées de manière atroces durant cette période de révolte populaire contre les bandits.
Au cours des deux dernières semaines de l’opération ‘ Bois Calé’, plusieurs dizaines de bandits ont été lynchés dans les quartiers de la capitale et en province.
Si les kidnappings ont cessé sur l’ensemble de la région métropolitaine, les bandits de Grand Ravine continuent de perpétrer leurs forfaits. Hier des passagers d’un autobus des Cayes ont été enlevés sur la route de Martissant. En dépit de l’opération policière, dans le repaire de Village de Dieu, les bandits de Grand Ravine, font montre d’une certaine assurance. Ils continuent de percevoir les droits de passage sans être inquiétés.
Les résidents de Martissant ont été surpris hier de constater l’arrêt de l’opération contre le village de Dieu.
Le syndicaliste recommande aux chauffeurs de cesser les activités qui mettent en danger la vie des citoyens.