Pierre Espérance, militant des droits humains et directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), demande une enquête approfondie sur les circonstances entourant la mort, le mercredi 7 février dernier à Laboule 10, de cinq agents de la Brigade de Sécurité des Aires protégées (BSAP).
Alors que les autorités ont avancé la thèse d’affrontements avec la police, Pierre Espérance remet en question cette version des faits. “Il est difficile d’admettre que dans un affrontement armé, les victimes se comptent dans un seul camp”, a-t-il déclaré.
Pour Espérance, même si les personnes en question étaient considérées comme des criminels, une fois maîtrisées par les forces de l’ordre, elles devraient être traitées conformément à la loi. Il demande donc des explications sur les événements ayant conduit à la mort de ces individus.
Par ailleurs, Espérance pointe du doigt Jeantel Joseph et Guy Philippe, les accusant d’utiliser la BSAP et des gangs armés pour semer le trouble dans le pays. Il appelle à leur arrestation, tout en dénonçant le rôle du Premier ministre Ariel Henry et de son gouvernement dans le maintien d’un climat de chaos et d’impunité en Haïti. Selon lui, ces acteurs œuvrent pour perpétuer la domination des criminels et l’impunité dans le pays.
Par ailleurs, le militant enjoint la population à faire preuve de discernement politique et à ne pas se laisser piéger par le pouvoir en place et ses alliés, insistant sur la nécessité du départ de tous ces acteurs.
Enfin, Espérance met l’accent sur la nécessité de désarmer et de démobiliser à la fois les agents de la BSAP et les criminels non affiliés, qu’il considère comme une menace pour la sécurité nationale.
Rappelons que fin janvier, le gouvernement avait pris la décision d’interdire aux agents de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP) de circuler dans les villes avec des armes à feu à partir de ce lundi 29 janvier 2024.
“Aucun agent environnemental muni d’armes à feu quel qu’il soit, et sous aucun prétexte, n’est autorisé en uniforme ou non à circuler dans les villes”, déclarait le gouvernement, justifiant cette décision par “le souci de l’amélioration du climat sécuritaire du pays et de ramener la paix et la tranquillité pour toutes les haïtiennes et pour tous les haïtiens”.
Cette mesure, selon le communiqué, s’inscrit dans un processus plus large de restructuration de l’Agence nationale des Aires protégées (ANAP), dont la BSAP est une entité. En ce sens, le gouvernement avait invité tous les employés et personnes affiliées à cette institution à se faire recenser auprès du ministère de l’Environnement le plus proche.
