Le docteur Laurent Beaugé refuse de s’apitoyer face à l’arrêt des financements de l’Agence américaine pour le développement international (USAID). À son avis, le gouvernement haïtien doit saisir cette occasion pour concrétiser l’autonomie du système sanitaire. Actuellement, plus de 90 % des programmes de santé sont financés par l’USAID, la Banque mondiale et d’autres institutions internationales.
Ce n’est que récemment, sous l’injonction de ces institutions, que l’État a commencé à financer les campagnes de vaccination.
Ancien secrétaire d’État à la Santé et à la Population, M. Beaugé connaît bien le système. Il estime que des réformes, notamment l’annulation des dépenses non essentielles, permettraient de mobiliser des ressources pour prendre en charge la santé des Haïtiens. Selon lui, il revient à l’État haïtien de veiller au bien-être de ses ressortissants. Il recommande notamment l’arrêt du financement du Carnaval, affirmant qu’« il faut être en bonne santé d’abord, et se livrer aux réjouissances ensuite. »
Le médecin rappelle que des réflexions sur le financement national du système sanitaire ont été lancées depuis 2019. Il estime que des fonds mobilisés auprès des institutions publiques autonomes permettraient de doubler les ressources allouées au secteur de la santé.
Dans le budget 2024-2025, seulement 4 % des ressources nationales sont destinées à la santé. Il conseille aux autorités d’organiser des assises avec les principaux acteurs du système sanitaire afin d’engager une réforme et d’obtenir des fonds pour combler le déficit résultant de l’arrêt des subventions de l’USAID.
LLM / Radio Métropole Haïti
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