Plusieurs milliers de personnes ont une fois de plus investi les rues de Port-au-Prince et des villes de province le mardi 6 février 2024 pour réclamer le départ du Premier ministre, Ariel Henry.
Au moins un individu a été blessé lors des manifestations à Pétion-ville. Des manifestants ont attribué cette blessure à l’intervention de la police, qui aurait fait usage de gaz lacrymogènes et de balles pour disperser les protestataires réclamant le départ de Henry.
D’après les témoignages recueillis, dans la même zone, au moins cinq membres de la Brigade de Sécurité des Zones Protégées (BSAP) se sont insurgés contre les autorités, qui les ont interdit de circuler avec des armes dans les villes.
Forts de leur armement, les membres de la BSAP, ralliés à l’opposition, ont été acclamés par des membres de la population.
Dans diverses communes telles que Jérémie, Cayes, Gonaïves, Miragoâne, Cap-Haïtien et Hinche, des habitants ont également pris part aux manifestations pour exiger du Premier ministre. Des membres de l’opposition demandent au chef du gouvernement de respecter l’article 20 de l’accord du 21 décembre 2022, qui stipule la fin, le 7 février 2024, de la période intérimaire de son mandat amorcé il y a plus de 30 mois.
Des actes de vandalisme et de pillage ont aussi été enregistrés durant la journée de mobilisation du mardi.
Dans ce contexte de mobilisation, l’ancien sénateur et leader rebelle, Guy Philippe, a fait une apparition éclair dans la capitale mardi. Il a annoncé lors d’une émission de radio sa présence à Port-au-Prince pour “soutenir son peuple”.
Les manifestations reprendront ce mercredi, selon les membres de l’opposition.
En Haïti, selon le PAM (Programme Alimentaire Mondial), près de la moitié de la population souffre d’insécurité alimentaire et vit dans la pauvreté, ce qui a conduit le Conseil de sécurité des Nations unies à approuver, en octobre dernier, l’envoi d’une mission multinationale de soutien à la sécurité, dirigée par le Kenya.
