Un nouveau contingent a été déployé en Haïti dans le cadre des efforts visant à renforcer la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS). Les officiers sont arrivés, ce 3 janvier, à bord d’un avion militaire américain. Bien que les détails restent partiels, il est confirmé que ce groupe, composé de plusieurs dizaines de soldats, serait originaire de pays sud-américains.
Si l’identité précise des pays contributeurs n’a pas encore été dévoilée, le déploiement sud-américain reflète l’engagement de certains pays de la région qui ont promis leurs aides afin de contribuer à la sécurité et à la stabilité en Haïti, dont le Guatemala et le Salvador. Dans le passé, des pays comme le Brésil, l’Uruguay, et le Chili ont joué un rôle actif dans des missions similaires en Haïti, notamment lors de la MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti).
Soulignons que depuis l’arrivée des kenyans en juin 2024, la situation ne s’était pas améliorée pourtant l’international ne cesse d’affirmer qu’il mobilise ses efforts pour stabiliser la situation sécuritaire en Haïti, qui fait face à une crise prolongée alimentée par des conflits internes et une montée de l’insécurité dans plusieurs régions.
L’expert indépendant des Nations Unies sur les droits humains en Haïti, William O’Neill, a tiré la sonnette d’alarme sur les violences ciblées qui frappent le secteur de la santé dans le pays. Vendredi, il a qualifié de « scandaleuses » les attaques menées en décembre par des gangs criminels contre des hôpitaux, des cliniques et des travailleurs de la santé.
Ces agressions, dont l’attaque de l’hôpital Bernard Mevs à Port-au-Prince le 17 décembre, interviennent dans un contexte de fragilité extrême du système de soins. Selon O’Neill, ces actes ne sont pas aléatoires, mais bien intentionnels. « Les menaces répétées d’attaques montrent qu’il s’agit de cibler délibérément le système de santé », a-t-il déclaré.
Les conséquences de cette violence sont dramatiques. De nombreux médecins, infirmiers et travailleurs humanitaires ont été enlevés ou tués, et plusieurs établissements de santé ont été détruits ou contraints de fermer. Cette situation a exacerbé une crise déjà critique, marquée par le départ massif de personnel médical fuyant pour leur sécurité.
L’impact sur la population est lourd, notamment pour les enfants vivant dans des conditions précaires. La propagation de maladies telles que le choléra et la tuberculose aggrave encore la situation, rendant l’accès aux soins quasiment impossible pour de nombreux Haïtiens.
Face à cette urgence, William O’Neill a exhorté la communauté internationale à intensifier son soutien. Il a appelé à des mesures concrètes pour aider les autorités à lutter contre l’insécurité, garantir l’accès aux soins et enquêter sur les responsables des attaques.
« La population haïtienne ne doit pas payer le prix de cette spirale de violence. Le droit à la santé est un droit fondamental qu’il faut protéger à tout prix », a-t-il conclu, insistant sur l’importance d’une mobilisation rapide et coordonnée.
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a marqué les 221 ans de l’Indépendance d’Haïti par une cérémonie solennelle tenue à la Villa d’Accueil, mercredi 1er Janvier. Cet événement a rassemblé plusieurs figures majeures du pays, notamment le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et les membres de son gouvernement, le Général en chef des Forces Armées, Derby Guerrier, le Directeur Général de la Police Nationale, Rameau Normil, ainsi que des membres du Corps Diplomatique et d’autres personnalités importantes.
Dans son discours, le Président du CPT, Leslie Voltaire, a renouvelé l’engagement du Conseil à œuvrer pour une année 2025 placée sous le signe du progrès pour le peuple haïtien. « Nous allons mobiliser tous les moyens pour que 2025 soit une année d’espoir et de renouveau », a-t-il déclaré. Il a également rendu hommage au courage des ancêtres qui ont combattu pour libérer Haïti de l’esclavage.
Sur le front de la sécurité, le Coordonnateur du CPT a adopté une posture déterminée. « La patience a des limites, et l’État est en guerre contre les gangs », a-t-il martelé. Il a appelé la population à soutenir les Forces de l’Ordre dans leur combat contre la criminalité et l’insécurité, soulignant que la libération du pays passe par l’éradication de la violence.
En matière de diplomatie, le Président Voltaire a exprimé sa gratitude envers les nations »amies » qui soutiennent Haïti, tout en réclamant justice pour le pays. Il a mis l’accent sur les réparations et la dette de l’Indépendance imposée par la France, un sujet quoique controversé qui demeure important pour l’avenir de la nation.
Cette cérémonie symbolique, empreinte d’émotions, a été l’occasion de réfléchir sur les défis du passé et de réaffirmer la volonté de bâtir un futur meilleur. Dans son message de clôture, le Président Voltaire a lancé un appel à l’unité nationale : « Ensemble, nous écrirons les nouvelles pages de nos victoires. » La journée s’est achevée dans une ambiance festive avec des activités culturelles célébrant l’unité et la fierté de la première république noire indépendante du monde.
De la montée des violences à des changements politiques majeurs, en passant par des catastrophes humaines et des initiatives diplomatiques, Haïti a traversé une année tumultueuse en 2024. Le pays, marqué par des crises sécuritaires, une instabilité politique chronique et un exode massif de sa population, a également vu émerger des moments d’espoir avec la mise en place d’un Conseil Présidentiel de Transition et l’arrivée d’une aide internationale. Mais les défis restent colossaux, et les souffrances continuent.
Après des années d’absence, le retour de Guy Philippe en janvier 2024 a exacerbé les tensions politiques. L’ex-sénateur, ayant purgé une peine aux États-Unis, a pris la tête de l’opposition en appelant à la démission du Premier ministre Ariel Henry. Ses soutiens, dont Jeantel Joseph à la tête de la BSAP, ont déclenché des manifestations violentes. Le 7 février, des affrontements ont causé la mort de cinq agents à Pétion-Ville. Cette période d’agitation a coïncidé avec une évasion spectaculaire de 4 000 détenus du Pénitencier National, orchestrée par le gang G9. Les conséquences ont été tragiques : des dizaines de morts et une insécurité renforcée, menant à l’état d’urgence sécuritaire dans plusieurs départements.
Le chaos s’est intensifié avec des attaques ciblant l’aéroport international de Port-au-Prince et des infrastructures policières. Ces violences ont entraîné la suspension des vols internationaux et la fermeture de la frontière terrestre avec la République dominicaine. Parallèlement, le programme américain « Humanitarian Parole » a alimenté un exode massif, avec plus d’un million de passeports délivrés en deux ans. Tandis que des milliers d’Haïtiens fuyaient leur pays, la CARICOM a organisé une médiation pour répondre à la crise politique et sécuritaire.
En avril, la formation du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a marqué une étape décisive, bien que controversée, dans la quête de stabilité. Ariel Henry a quitté ses fonctions, remplacé par Garry Conille. Cependant, les défis ont persisté. Malgré la réouverture de l’aéroport Toussaint Louverture en mai, la situation sécuritaire restait fragile. En juin, l’arrivée de policiers kenyans a ravivé l’espoir d’un rétablissement progressif de l’ordre. Sur le front diplomatique, des réformes ont été entreprises, notamment pour promouvoir l’égalité des sexes dans les missions à l’étranger.
L’été a été ponctué de contrastes. Alors que des athlètes haïtiens participaient aux Jeux Olympiques de Paris, les gangs étendaient leur emprise, ciblant des institutions éducatives et des zones auparavant épargnées. Un scandale financier impliquant la Banque Nationale de Crédit (BNC) a également éclaté, mettant en lumière des pratiques de corruption au sein des hautes sphères de l’État. En septembre, une explosion tragique à Miragoâne a causé des dizaines de morts et révélé les lacunes criantes en matière de gestion des crises.
La fin de l’année a été marquée par des massacres effroyables, notamment à Pont-Sondé et Cité-Soleil, où des gangs ont semé la terreur avec une brutalité inédite. Ces tragédies ont mis en exergue l’impuissance des autorités face à une spirale de violences toujours plus meurtrières. Parallèlement, le Premier ministre Garry Conille a été remplacé par Alix Didier Fils-Aimé après seulement cinq mois au pouvoir, un énième bouleversement qui reflète l’instabilité chronique de l’appareil étatique.
Malgré tout, des signes d’espoir subsistent. En décembre, le premier vol commercial depuis la fermeture de l’aéroport a symbolisé une timide reprise des activités, bien que l’insécurité demeure un obstacle majeur. Alors qu’Haïti s’apprête à entrer en 2025, le pays reste à la croisée des chemins, entre résilience et chaos.
Le colonel Himmler Rébu presse la présidence et le gouvernement de rectifier le tir en ce qui concerne la création du Conseil national de sécurité (CNS). « L’arrêté est une erreur », a déclaré l’ex-colonel des FADH, faisant valoir que ce conseil ne peut être une simple réunion d’experts.
Il souligne que les systèmes mis en place par divers pays, notamment les États-Unis et la France, sont composés de représentants d’institutions.
À ce titre, seul un nombre restreint de ministres est habilité à prendre part aux décisions de ce conseil. Il évoque notamment l’implication des responsables des renseignements, de la défense nationale et de la défense militaire, entre autres. M. Rébu soutient qu’il ne faut pas réduire le mandat de ce conseil à la lutte contre les gangs : sa tâche sera beaucoup plus vaste.
En outre, il regrette que les membres du CPT aient persisté dans l’erreur en suivant les recommandations de l’accord du 3 avril. À son avis, les experts ne pourront être impliqués qu’au niveau du secrétariat technique du Conseil national de sécurité.
LLM / Radio Métropole Haïti
The post Un spécialiste critique l’arrêté créant le CNS appeared first on METROPOLE.
La perte d’un blindé de la MSS n’est pas considérée comme un fait important par les forces de l’ordre. Le porte-parole de la PNH préfère évoquer l’intensification des opérations dans le fief du gang Grand Griffe à Savien.
Le commissaire Michel-Ange Louis Jeune assure que les bandits ont compris que l’étau se resserre de manière irrémédiable. Certains d’entre eux ont fui pour échapper aux forces de l’ordre. C’est le cas de l’un des chefs du gang Grand Griffe, qui s’était réfugié en République dominicaine.
Il a été appréhendé à Santiago par les forces de l’ordre dominicaines. M. Louis Jeune révèle que les autorités haïtiennes avaient été informées de sa fuite et avaient alerté les autorités dominicaines.
Le commissaire Louis Jeune annonce la poursuite des opérations sur divers sites, notamment à l’Artibonite et au bas Delmas. Il considère que le bilan est positif depuis la prise en charge de M. Normil Rameau. Il évoque notamment la reprise des commissariats de Liancourt et de Petite-Rivière, reconnaissant toutefois que les attentes sécuritaires de la population ne sont pas encore comblées.
L’historien Michel Soukar rend hommage à la vie et à l’œuvre de l’ex-président américain, M. Jimmy Carter. Militant politique de gauche sous la dictature de Jean-Claude Duvalier, M. Soukar soutient que la sincérité et l’humanisme de l’ex-président américain sont reconnus par d’éminents leaders politiques socialistes de l’Amérique latine.
En Haïti, l’élection de Jimmy Carter en 1976 avait permis à la société de réaliser de grandes avancées dans la lutte pour les libertés publiques. C’est l’ambassadeur nommé par M. Carter, M. Andrew Young, qui avait obtenu la libération de nombreux militants politiques incarcérés à Fort Dimanche.
« C’est un homme d’État américain d’exception. C’est un type d’homme d’État américain rare parce qu’il est sincère », a laissé entendre M. Soukar, attirant l’attention sur sa politique en Amérique latine, consistant à exiger le respect des droits de l’homme afin de combattre l’expansion du socialisme.
Le départ de Carter de la Maison-Blanche allait provoquer un retour en force de la répression sous la dictature des Duvalier. De plus, M. Carter avait effectué plusieurs visites en Haïti à partir de 1987. Il a contribué à des programmes humanitaires en vue de soulager la souffrance de la population.
M. Soukar rappelle également que l’ex-président Carter avait obtenu un accord avec les putschistes et le président Émile Jonassaint, ayant permis d’éviter un bombardement de la capitale pour forcer le retour du président Jean-Bertrand Aristide.
Deux jours après l’attaque contre l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (UEH) qui a provoqué la mort d’au moins 2 journalistes, un policier et fait plusieurs blessées, le gouvernement haïtien a fermement condamné cet acte qualifié de « barbare » et annoncé des mesures en soutien aux victimes et à leurs familles.
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a exprimé sa solidarité avec les familles endeuillées et les blessés. Une délégation dirigée par son directeur de cabinet, Me Axène Joseph, s’est rendue auprès des victimes pour évaluer leurs besoins. Le gouvernement a pris en charge les frais médicaux des blessés, les funérailles des deux journalistes et du policier tués, et a promis un accompagnement matériel et psychologique aux familles.
Le chef du gouvernement a également assuré que les responsables de cette attaque seraient poursuivis sans relâche. Les forces de l’ordre, en coordination avec les institutions judiciaires, ont reçu des instructions pour garantir que justice soit rendue.
Appelant à l’unité, le Premier ministre a exhorté la population à rester solidaire face à cette tragédie, tout en réaffirmant l’engagement de l’État à préserver la paix et la justice.
Le vendredi 20 décembre 2024, à quelques heures seulement de la date limite, la Chambre des représentants des États-Unis a validé un projet de loi de financement gouvernemental minimaliste, évitant ainsi un « shutdown » à l’approche des fêtes de Noël.
Cependant, la version finale du texte a omis de prolonger les programmes de préférences commerciales Haitian Hemispheric Opportunity through Partnership Encouragement (HOPE II) et Haiti Economic Lift Program (HELP), instaurés respectivement en 2008 et 2010. Ces dispositifs, bien inclus dans une version précédente du 17 décembre 2024, n’ont finalement pas été reconduits, suscitant une vive inquiétude en Haïti, notamment pour le secteur textile.
Ces programmes jouent un rôle central dans la compétitivité internationale d’Haïti, en attirant des investisseurs et en soutenant des milliers d’emplois dans le domaine de l’habillement. Leur non-renouvellement pourrait entraîner une perte significative d’emplois, compromettant davantage la stabilité économique et sociale du pays.
Les autorités haïtiennes, en collaboration avec l’Association des Industries d’Haïti (ADIH), doivent maintenant se mobiliser pour initier de nouvelles discussions et sécuriser une prolongation jusqu’en 2035, avant l’expiration officielle des programmes prévue pour septembre 2025.
Malgré cette situation préoccupante, Georges B. Sassine, président de l’ADIH, reste confiant : « Avec l’arrivée du président Donald Trump et les récents changements au Congrès, nous avons encore des opportunités à explorer. »
Sous le leadership du président colombien Gustavo Petro et du président du Conseil présidentiel de transition (CPT), un Conseil des ministres binational entre Haïti et la Colombie s’est tenu ce samedi 21 décembre 2024 à Guajira. Cette initiative, menée par les autorités des deux pays, visait à renforcer la coopération bilatérale dans les domaines de la sécurité, de l’éducation, de l’économie et du développement durable.
Le président haïtien Leslie Voltaire, accompagné d’une délégation composée d’une dizaine de ministres, s’est déplacé pour promouvoir des solutions concrètes et des échanges mutuellement bénéfiques entre les deux nations.
Cette rencontre historique marque une étape significative dans la coopération mutuelle entre Haïti et la Colombie. Elle témoigne de l’engagement des deux pays à resserrer leurs liens et à construire des partenariats stratégiques durables. Cette initiative offre une opportunité unique de dialogue et de collaboration, symbolisant un engagement commun en faveur de la solidarité régionale et d’un avenir prospère pour les peuples colombien et haïtien.