Les activités économiques et scolaires ont été fortement perturbées ce matin dans plusieurs zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Des tirs d’armes automatiques ont été entendus dans plusieurs quartiers. Des bandits ont lancé des assauts contre divers quartiers, notamment Vivy Michel et Tabarre.
Les forces de l’ordre, avec l’aide des habitants, ont pu repousser l’assaut à Vivy Michel, a indiqué à Radio Métropole l’ancien secrétaire d’État, M. Hervé Saintilus.
Il s’agit d’une nouvelle offensive des groupes armés dans la capitale. Le colonel Himmler Rébu considère cela comme une grave menace pour l’État. Il appelle le chef de la police et le chef d’état-major des forces armées d’Haïti (FAd’H) à renforcer le dispositif sécuritaire et à protéger les sites stratégiques.
Sans fournir de détails, il reconnaît qu’un site stratégique est dans la ligne de mire des gangs. Pour M. Rébu, ces violences ne sont pas une surprise, car elles avaient été annoncées depuis trois semaines. Il appelle à une vigilance sécuritaire maximale, au moins pour toute cette semaine.
De plus, il pense que la population doit également faire preuve de vigilance en raison de la gravité de la menace.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, appelle à intensifier les efforts pour mettre fin à la violence des gangs en Haïti. « La violence incontrôlée et la corruption ont engendré une profonde insécurité, affectant les civils et exposant les enfants au risque de famine », a-t-elle déclaré.
Estimant que cette violence vise clairement à saper le processus de transition, la ministre insiste sur l’importance pour toutes les parties prenantes de continuer à respecter le processus de transition convenu. Elle a affirmé que le Canada réitère son soutien à ce processus et reste déterminé à fournir une réponse coordonnée, axée sur des solutions dirigées par les Haïtiens, en collaboration avec ses partenaires internationaux.
Selon elle, il est crucial que la communauté internationale soutienne la Police nationale haïtienne et la Mission multinationale d’appui à la sécurité dans leurs efforts pour prévenir de nouvelles atrocités.
Le gouvernement entend désormais faire preuve de prudence en matière de communication sur les questions de sécurité. Le Premier ministre, M. Garry Conille, a indiqué que certaines informations avaient compromis des opérations sensibles. Le gouvernement souhaite tirer des leçons des quatre premiers mois de son mandat.
« La situation est très fragile », a laissé entendre le Premier ministre Conille, révélant que sa sécurité rapprochée avait été infiltrée par des gangs. Sans fournir de détails supplémentaires, il précise que la taupe entretenait des contacts quotidiens avec des chefs de gangs. Le chef du gouvernement a également indiqué que des chefs de gangs avaient été informés à l’avance de certaines opérations dirigées contre leurs repaires.
De plus, un policier d’une unité d’élite affecté à la sécurité du Palais national a été arrêté le week-end dernier à Pétion-Ville, pris en flagrant délit de transaction avec des criminels.
Le Premier ministre se garde de donner davantage d’informations sur les mesures de sécurité, mais réaffirme la détermination des autorités gouvernementales et policières à freiner la violence des gangs.
De nombreux habitants de Solino ont joué un rôle prépondérant dans l’assaut des forces de l’ordre le 1er novembre 2024. Les bandits ont été repoussés, mais ils n’abdiquent pas pour autant. Les malfrats utilisent désormais des snipers pour harceler la population. Plusieurs résidents de Solino ont mis en place une véritable stratégie pour soutenir les forces de l’ordre. Un citoyen révèle qu’ils agissent en tant que sentinelles pour alerter les forces de l’ordre, qui ne peuvent être partout à la fois.
Les bandits refusent de jeter l’éponge et continuent leur assaut pour prendre ce quartier stratégique. Les autorités policières et les habitants ont compris qu’il est essentiel de tenir bon, car une éventuelle chute de Solino constituerait un prélude à des offensives contre d’autres quartiers, notamment Lalue, Bourdon, Christ-Roi, Canapé-Vert et Pétion-Ville.
Face à des criminels lourdement armés, les résidents de Solino ne disposent que de leur solidarité.
Les policiers haïtiens, avec le soutien de la Mission multinationale de sécurité (MMS), ont réussi à déloger le gang de Kokorat Sans Ras. Les bandits, qui perpétraient leurs exactions le long de la route nationale, dans la section rurale de La Croix Périsse, n’ont pas pu résister à l’assaut des forces de l’ordre.
La Police rapporte que plusieurs bandits ont été mortellement blessés lors des affrontements, tandis que d’autres ont réussi à fuir vers les hauteurs de Savanne Désolée. Les autorités policières ne parlent pas encore de démantèlement complet du gang, mais invitent les citoyens à collaborer avec les forces de l’ordre, notamment en fournissant des informations sur la nouvelle cachette des malfrats.
Les unités d’élite de la Police, déployées dans l’Artibonite, font preuve d’une grande efficacité. Il y a deux semaines, les forces de l’ordre avaient déjà démantelé et pris possession du repaire des bandits de Savien, situé sur la route nationale numéro un. Les forces de l’ordre contrôlent désormais les principaux axes routiers, et les activités économiques ont repris sur la route nationale, notamment au niveau de Pont Sondé.
Ces malfrats s’étaient retranchés dans leur repaire à Savien, à 12 kilomètres de la route nationale. La Croix Périsse et Carrefour Paye servaient de postes de péage, permettant aux criminels de collecter des sommes importantes. Des citoyens se réjouissent de la déroute de ces criminels, qui avaient tué plus de 115 personnes le 2 octobre 2024 à Pont Sondé.
Toutefois, ils réclament la poursuite des opérations pour éviter un éventuel nouveau carnage.
L’ancien Premier ministre, M. Evans Paul, déplore que le conflit entre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et la Primature soit étalé sur la place publique. Il regrette que le chef du gouvernement n’ait pas eu recours aux canaux officiels pour rechercher une solution au conflit.
M. Paul craint que les dernières déclarations du Premier ministre Conille ne contribuent à envenimer la situation, entraînant ainsi une paralysie du Conseil des ministres, principal organe de décision du pouvoir exécutif. À son avis, l’État est disloqué en raison de cette crise.
L’ancien Premier ministre appelle à une désescalade et presse les leaders des deux branches de l’exécutif à rechercher une entente. Son appel à la cohésion, à la raison et au patriotisme vise, dit-il, à éviter de nouvelles souffrances à la population.
M. Paul souligne que la crise sécuritaire, principale préoccupation des citoyens, ne pourra être résolue dans ce contexte délétère. Rappelant son opposition à ce format de gouvernance, il soutient que les autres membres du CPT ne disposent d’aucune provision légale pour renvoyer les trois conseillers présidents, poursuivis pour corruption par la justice.
De plus, il fait remarquer que le Premier ministre ne dispose d’aucune provision constitutionnelle pour réclamer le départ d’un chef d’État.
Le Premier ministre haïtien, M. Garry Conille, souhaite un retour à l’harmonie entre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et la Primature. Selon le chef du gouvernement, certaines mesures sont indispensables pour mettre un terme à la crise qui paralyse le Conseil des ministres depuis trois semaines.
Le docteur Conille affirme avoir mené des consultations avec les secteurs impliqués dans l’accord du 3 avril et les acteurs de la société civile afin de mieux appréhender la situation. Pour le chef de la Primature, la publication de l’accord du 3 avril, l’intégration réelle des différents secteurs dans la gouvernance, la formation de l’organe de contrôle de l’action gouvernementale et du Conseil national de sécurité, ainsi que l’exclusion des conseillers-présidents poursuivis par la justice sont essentiels pour rétablir une transition réussie.
Il insiste également sur la nécessité pour le CPT de nommer des directeurs généraux et de rétablir les conseils municipaux dysfonctionnels, près de la moitié des administrations municipales étant actuellement dans ce cas.
Le Premier ministre reconnaît que le conflit entre les deux branches de l’exécutif entrave la gouvernance de la transition. Il rappelle que la gouvernance était harmonieuse durant les quatre premiers mois.
Les forces de l’ordre ont réussi à chasser les bandits qui avaient maintenu le quartier de Solino sous leur emprise pendant trois semaines. Avec la collaboration de la population, la police a pu mettre en déroute les criminels qui s’efforçaient d’incendier les maisons.
Depuis leur unique point d’accès, les criminels avaient réussi à incendier plusieurs centaines de maisons et à contraindre les résidents à fuir. De nombreux habitants se réjouissent de l’opération des forces de l’ordre, mais redoutent un nouvel assaut des bandits. Ils appellent au maintien du dispositif sécuritaire.
Un calme précaire régnait hier dimanche dans le quartier de Solino, meurtri par les exactions des criminels. Des notables ont indiqué que de nombreux déplacés hésitent à revenir sur place, craignant des représailles de la part des criminels.
La semaine dernière, le porte-parole de la police avait annoncé l’installation d’une base avancée dans ce quartier. Les autorités entendent ainsi empêcher que les bandits ne reprennent le contrôle de cette zone stratégique.
Après avoir été expulsés de Solino, certains bandits ont attaqué hier le quartier de Fort National. Trois semaines après le lancement d’une grande offensive synchronisée des gangs, les forces de l’ordre ont réussi à repousser les criminels sur plusieurs sites.
Le projet Paysages Résilients-Sud (PPR-Sud), démarré en juillet dernier, est une initiative de cinq années dont le lancement officiel s’est tenu à Camp-Perrin, le jeudi 31 octobre 2024. Ce projet vise à augmenter la résilience en protégeant et en restaurant les fonctions et services des écosystèmes dans le département du Sud. PPR-Sud interviendra dans les sous-bassins versants clés de la Ravine du Sud, de la rivière de Torbeck et de celle d’Acul. Trois communes sont ainsi concernées : Camp-Perrin, Torbeck et Chantal.
Bien que le projet soit financé par l’USAID, c’est la Fondation Panaméricaine de Développement (PADF) qui est chargée de son exécution. Lors de la présentation du projet, le directeur Lionel Isaac a indiqué que le financement s’élève à 15 millions de dollars. Environ 5 200 hectares de terres seront placés sous des pratiques de gestion innovantes et climato-intelligentes, grâce au leadership et à la collaboration des autorités locales des communes concernées, notamment les directions départementales de l’Environnement et de l’Agriculture du Sud. Parmi les résultats escomptés figurent la mise en terre de 1,5 million d’arbres, la formation de mille personnes et le soutien financier à certaines organisations locales.
Le projet Paysages Résilients-Sud a deux objectifs principaux : réhabiliter les sous-bassins versants critiques dans le bassin des Cayes et renforcer la capacité locale dans la gestion des ressources naturelles. Mme Cédrelle Jean Louis, de la PADF, a souligné que « ce projet est d’importance capitale puisqu’il vise non seulement à protéger les bassins versants, mais aussi à développer un leadership local pour un travail durable ». Cependant, Mme Jean Louis estime que les paysans ont besoin d’une alternative : « Certaines zones ne méritent pas d’être cultivées », a-t-elle précisé.
D’après l’ingénieur Emmanuel Philippe, directeur général du ministère de l’Environnement, le projet PPR-Sud impose aux différents partenaires de mettre en place un système de gouvernance équilibré capable de générer une synergie entre les acteurs. Lors de l’événement, l’économiste Kesner Pharel a déploré l’absence du secteur privé au lancement d’un tel projet. Il a exprimé son opinion que les membres de ce secteur ont beaucoup à craindre en matière de risques et de désastres. M. Pharel souligne que les investissements dans les bassins versants sont significatifs et souhaite vivement qu’une politique environnementale voie le jour dans le pays.
Représentant les trois communes concernées par le projet, la mairesse de Torbeck, Mme Guidile Joseph, a salué la mise en place du projet PPR-Sud. En remerciant les différents partenaires, elle a ajouté que ce projet, visant à renforcer les bassins versants, pourrait aider à lutter contre la désertification et l’érosion.
Après plusieurs présentations, débats et réflexions sur les thématiques liées au projet, les participants au lancement du PPR-Sud estiment qu’il reste encore beaucoup à faire pour développer une politique environnementale cohérente. Cependant, ce projet représente un pas important dans la bonne direction.
Plusieurs dirigeants d’organisations signataires de l’accord du 3 avril élèvent leurs voix pour critiquer la gouvernance des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Les propositions varient : certains prônent un changement radical, tandis que d’autres appellent à une révision de l’accord.
Le professeur Emmanuel Ménard, de Force Louverturienne Réformiste, juge la situation très grave et demande le renvoi pur et simple du CPT et du gouvernement. Signataire de l’accord, il assure vouloir proposer une nouvelle gouvernance aux acteurs politiques.
D’autres signataires se montrent plus conciliants, à l’instar du chef de file du Parti ENA. L’ex-député Antoine Rodon Bien-Aimé révèle qu’avec d’autres acteurs, il a entamé des consultations pour former l’Assemblée des signataires de l’accord du 3 avril, une instance prévue dans l’accord mais jamais mise en place par les conseillers présidents. Il appelle les acteurs à se surpasser pour aboutir à une révision de l’accord.
De plus, l’ex-parlementaire insiste sur la nécessité de renvoyer les trois conseillers présidents actuellement poursuivis pour corruption. Dans le cadre de ces discussions, les acteurs envisagent de dialoguer avec les organisations ayant mandaté ces conseillers pour les accompagner dans ce processus.
M. Bien-Aimé se dit déçu par les multiples violations de l’accord du 3 avril, notamment le refus des conseillers de publier l’accord dans le journal officiel, Le Moniteur.
Ces dernières semaines, plusieurs dirigeants d’organisations politiques ont pris leurs distances vis-à-vis de certains conseillers présidents, notamment ceux issus de l’accord de Montana, du Parti EDE, de l’accord du 21 décembre, et de l’accord du 30 janvier.