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L’étau se resserre sur les migrants haïtiens

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FILE – Migrants who crossed the Rio Grande and entered the U.S. from Mexico are lined up for processing by U.S. Customs and Border Protection, Saturday, Sept. 23, 2023, in Eagle Pass, Texas. A federal judge in Texas on Friday, March 8, 2024, upheld a key piece of President Joe Biden’s immigration policy that allows a limited number of migrants from four countries to enter the U.S. on humanitarian grounds, dismissing a challenge from Republican-led states that said the program created an economic burden on them. (AP Photo/Eric Gay, File)

L’administration américaine publiera ce mardi 25 mars 2025 une législation mettant fin au programme Humanitarian Parole. Plus de 500 000 personnes, dont 200 000 Haïtiens, devront quitter le territoire américain dans un délai de 30 jours sous peine de déportation.

Le département de la Sécurité intérieure (Department of Homeland Security – DHS) justifie cette décision dans un document dont une copie est disponible. Selon le DHS, la situation migratoire ayant conduit le président Joseph Biden à instaurer ce programme n’est plus la même. Désormais, seulement un millier de demandeurs d’asile sont enregistrés quotidiennement à la frontière sud des États-Unis.

Un quotidien de plus en plus difficile

De nombreux spécialistes alertent sur le stress et les difficultés rencontrées par les bénéficiaires du Humanitarian Parole, notamment l’impossibilité d’obtenir une carte de travail, les obligeant ainsi à dépenser sans pouvoir légalement subvenir à leurs besoins.

Encouragement aux retours volontaires

Des experts soulignent que l’administration de Donald Trump s’efforce d’encourager les retours volontaires. Un avocat spécialisé en immigration affirme que des millions de dollars ont été investis pour inciter les bénéficiaires du programme à s’enregistrer via l’application CBP One en vue d’un retour volontaire. De plus, les concernés recevront des notifications directement sur leur compte CBP One les informant de la fin de leur autorisation de séjour aux États-Unis.

Panique au sein des communautés concernées

Cette décision provoque une vague de peur et de panique au sein de la communauté haïtienne, ainsi que parmi les Vénézuéliens et Nicaraguayens touchés par cette mesure. Il s’agit d’un durcissement supplémentaire, après l’annonce de la fin du Statut de protection temporaire (TPS) dans cinq mois.

Des actions judiciaires pour freiner les déportations

Des spécialistes révèlent que deux actions en justice ont déjà été intentées contre la suppression du TPS, et une troisième sera engagée contre la fin du Humanitarian Parole. En attendant, les experts exhortent les Haïtiens à continuer de s’inscrire au TPS, dans l’espoir d’une décision favorable d’un tribunal.

L’expert en relations internationales Pierre Antoine Louis souligne que le document du DHS est bien argumenté et vise à empêcher qu’un juge n’invalide cette décision. Toutefois, des organisations de la société civile pourraient faire pression sur l’administration Trump pour qu’elle respecte le délai de deux ans initialement accordé aux migrants.

Un sursis pour les demandeurs d’asile

Pour l’instant, seuls les demandeurs d’asile bénéficient d’un répit. L’administration américaine laisse entendre que ceux ayant déjà déposé une demande d’asile pourront attendre la décision du juge. En revanche, le document ne précise rien quant aux nouvelles demandes qui pourraient être formulées.

Par ailleurs, les migrants ayant réussi, au cours des deux dernières années, à changer de statut grâce au parrainage d’un employeur ou par un mariage pourront échapper à la déportation. Depuis le lancement du programme, le changement de statut était la seule option permettant d’obtenir une résidence permanente aux États-Unis.

LLM / Radio Métropole Haïti

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Des organisations de défense des droits humains appuient l’usage de drones contre les gangs

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Plusieurs organisations haïtiennes de défense des droits humains soutiennent l’usage de drones, y compris kamikazes, par la Police Nationale d’Haïti (PNH) dans la lutte contre les gangs armés. Cette technologie, récemment déployée à Port-au-Prince, vise à restaurer le contrôle des zones sous l’emprise des groupes criminels.

Le RNDDH, la FJKL, la POHDH, le CARDH et le collectif Défenseurs Plus figurent parmi les organisations favorables à cette approche. Traditionnellement critiques des abus de pouvoir, elles estiment que la situation sécuritaire justifie ce recours. « Tous les moyens sont bons pour contrer l’insécurité », déclare Gédéon Jean, coordonnateur du CARDH, soulignant l’efficacité des drones pour neutraliser les gangs tout en réduisant les risques pour les civils et les forces de l’ordre.

Depuis plusieurs semaines, ces dispositifs sont utilisés dans des quartiers tels que Canaan et Bas-Delmas pour des frappes ciblées contre des bases criminelles. Cette stratégie semble offrir des résultats là où les interventions terrestres demeurent périlleuses. Près de 80 % de Port-au-Prince serait sous le contrôle des gangs, affectant profondément la vie quotidienne des habitants.

L’organisation Agissons pour Haïti (APHA) a salué cette initiative, y voyant une prise de conscience de la gravité de la crise. Toutefois, des inquiétudes persistent quant aux risques d’erreurs pouvant entraîner des pertes civiles. Les organisations insistent sur la nécessité d’un cadre rigoureux et d’une transparence dans l’exécution de ces opérations.

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Marco Rubio rencontrera les dirigeants caribéens pour discuter de la crise en Haïti

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Marco Rubio, secrétaire d’État des États-Unis, effectuera une tournée officielle dans les Caraïbes du 26 au 28 mars. Son itinéraire comprend des visites en Jamaïque, au Guyana et au Suriname, avec pour objectif de discuter de questions régionales, notamment la sécurité et les relations commerciales.

Lors de son passage en Jamaïque, il participera à une rencontre organisée à Kingston avec les hauts dirigeants de la CARICOM (Communauté des Caraïbes). Parmi les participants figurera Fritz Alphonse Jean, président en exercice du Conseil Présidentiel de Transition d’Haïti. La situation sécuritaire en Haïti sera au cœur des discussions, les dirigeants caribéens exprimant leurs préoccupations quant à son impact potentiel sur l’ensemble de la région.

Le secrétaire d’État américain poursuivra sa tournée au Guyana et au Suriname, où il abordera notamment le différend territorial opposant le Venezuela et le Guyana, un enjeu majeur pour la stabilité régionale. Toutefois, la crise haïtienne reste un sujet central des échanges entre les États-Unis et les pays de la CARICOM, qui s’inquiètent des conséquences d’éventuelles évolutions de la politique américaine sur leurs économies et sur la gestion de l’instabilité en Haïti.

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Le Parquet poursuit ses investigations sur les fournisseurs des gangs

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Sans tambour ni trompette, le Parquet de Port-au-Prince continue d’examiner plusieurs dossiers liés aux exactions des groupes criminels. Le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, M. Montclair Frantz, affirme qu’il entend traiter chaque dossier porté à la connaissance du Parquet par les divers moyens de saisine.

Le dossier des ex-parlementaires accusés d’implication dans l’assaut des gangs à Kenskoff, en février 2025, figure parmi les priorités du chef de la poursuite.

Après l’audition de l’ex-sénateur Nenel Cassy, le commissaire du gouvernement a enjoint l’ancien sénateur des Nippes de se mettre à la disposition du Parquet. Cela implique, entre autres, que l’ex-parlementaire devra obtenir l’autorisation du Parquet s’il souhaite quitter le pays.

Toutefois, le chef du Parquet précise qu’il n’a pas émis de mandat d’amener à l’encontre de l’ex-sénateur.

M. Nenel Cassy retrouve ainsi une certaine liberté, puisque l’avis de recherche émis contre lui par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) n’est plus en vigueur.

Sans l’affirmer explicitement, le chef du Parquet a laissé entendre qu’il n’avait pas émis de mandat d’amener, ce qui, légalement, constitue un préalable à la publication d’un avis de recherche.

Le commissaire Montclair rappelle que la police judiciaire, en tant que bras technique, enquête pour le Parquet.

Les deux instances du système judiciaire poursuivent leur collaboration dans l’enquête sur les assauts des bandits à Kenskoff.

Le chef du Parquet révèle que l’audition de M. Cassy a eu lieu à la suite d’une invitation du Parquet. Au préalable, ce dernier avait sollicité et obtenu une copie du rapport de la police judiciaire.

Le magistrat souligne que l’ex-sénateur n’a pas été blanchi par le Parquet, mais que l’enquête suit son cours.

« Il revient toujours à un tribunal de se prononcer sur un dossier », argue-t-il.

Interrogé sur la situation des autres personnes indexées dans cette affaire, le commissaire assure qu’il traitera chaque dossier au cas par cas et se garde d’indiquer une quelconque procédure aux concernés.

LLM / Radio Métropole Haïti

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Muscadin intensifie la traque des bandits

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Réputé pour sa politique de zéro tolérance à l’égard des bandits dans la péninsule sud, le commissaire du gouvernement près le tribunal de Première instance de Miragoane (Nippes), M. Jean Ernest Muscadin, réitère sa détermination à combattre les gangs armés dans sa juridiction. Au cours des dernières semaines le commissaire Muscadin est passé à deux doigts de capturer le numéro deux du chef de gang de Village de Dieu.

Blessé, lors d’une attaque de drones au début du mois, Manno s’était rendu chez un prêtre vaudou pour un traitement. Informé le  commissaire Muscadin s’était rapidement transporté sur place. Le chef de gang, accompagné de 5 autres bandits munis d’armes automatiques, avait eu le temps de prendre la fuite.

Le chef du Parquet de Miragoane poursuit la traque de ces criminels détenant des informations sur un yacht qu’ils ont en leur possession. 

Pacifier village de Dieu rapidement  

Le chef du Parquet de Miragoane dénonce la passivité des autorités gouvernementales haïtiennes face à la détérioration de la crise sécuritaire. Il préconise l’installation des bases de l’Utag et Swatt dans les bidonvilles de Grand Ravine et Village de Dieu afin que les forces de l’ordre puissent reprendre le contrôle. Il fait valoir que l’utilisation de gaz lacrymogène approprié peut permettre aux forces de l’ordre de stopper tous les criminels au village de Dieu. En ce qui a trait à l’utilisation de drones, le commissaire Muscadin certifie que cette stratégie n’est pas nécessaire dans sa juridiction puisqu’il peut se rendre n’importe où pour capturer les criminels. 

L’appui de la diaspora pour combattre les gangs

Le commissaire Muscadin bénéficie de l’appui financier de la diaspora pour poursuivre sa lutte. Si le gouvernement haïtien ne lui accorde aucun support matériel et financier, il bénéficie tout de même de leur appui moral et légal. Son combat contre les criminels ne lui cause plus des récriminations de ses supérieurs hiérarchiques. Toutefois des leaders de la société civile  l’ont accusé de violation des droits humains. M. Muscadin rejette les accusations d’exécutions sommaires arguant qu’aucun innocent n’a été abattu.

A son avis ceux qui tentent de salir son image me s’opposent pas à son combat contre les gangs mais redoutent qu’il utilise sa popularité pour lancer une carrière politique. Il assure qu’il n’est pas candidat mais s’évertue à rétablir un climat de sécurité dans le pays. Il affirme haut et fort qu’il attend la fin des chefs  de gangs qui imposent la terreur aux familles haïtiennes. L’aide de la diaspora n’est pas le seul élément motivant sa détermination, M. Muscadin confie que  l’amour de la patrie est indispensable pour s’engager dans une telle lutte.

LLM / radio Métropole Haïti

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Crise humanitaire en Haïti : 60 000 déplacés en un mois, un record alarmant

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La violence des gangs plonge Haïti dans une crise humanitaire de grande ampleur. Selon un rapport de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) publié le 18 mars 2025, près de 60 000 personnes ont fui Port-au-Prince en l’espace d’un mois, un record inquiétant.

Les quartiers les plus touchés par cet exode massif sont Delmas, Carrefour-Feuilles, Martissant, Fort National, Pétion-Ville et Tabarre. Des familles entières abandonnent tout derrière elles, fuyant les affrontements, les pillages et les exécutions sommaires perpétrées par des groupes armés qui étendent chaque jour un peu plus leur contrôle sur la capitale.

Les déplacés trouvent refuge dans 48 sites d’accueil, dont 12 nouvellement créés, ou chez des proches déjà en situation de grande précarité. Ces camps de fortune manquent de tout : eau potable, nourriture, soins médicaux, protection. L’ONU et plusieurs organisations humanitaires tentent d’apporter de l’aide, mais l’ampleur de la crise dépasse largement les capacités de réponse.

« Nous n’avons jamais vu autant de personnes fuir en si peu de temps », alerte Grégoire Goodstein, chef de mission de l’OIM en Haïti. Les humanitaires s’inquiètent d’une catastrophe sanitaire imminente, car les infrastructures de santé sont déjà saturées et de nombreuses routes restent impraticables à cause des barrages érigés par les gangs.

Avec la fermeture de l’aéroport international et la multiplication des zones contrôlées par les gangs, les options pour quitter le pays s’amenuisent. Ceux qui restent doivent survivre dans un climat de terreur et d’incertitude. Les marchés, les écoles et les administrations fonctionnent au ralenti, accentuant la paralysie du pays. Face à cette situation, la communauté internationale reste largement passive, alors que les Haïtiens attendent une intervention décisive pour stopper cette spirale infernale. Combien de temps encore la population pourra-t-elle résister ?

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Haïti en crise : soulèvements, affrontements, exode et fermeture d’écoles face à la violence des gangs

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La capitale haïtienne est plongée dans le chaos. Les attaques répétées des gangs à Delmas 32 et Christ-Roi ont déclenché une vague d’indignation et une riposte organisée de plusieurs brigades d’auto-défense. En réponse, ces groupes issus de quartiers historiquement résistants ont lancé un mouvement de désobéissance civile, exigeant l’arrêt des activités étatiques et la fermeture des entreprises privées.

Ces brigadiers, soutenus par des policiers en poste, annoncent une série de blocages qui toucheront plusieurs zones stratégiques de la ville : Lalue, Bois-Verna, Canapé-Vert, Turgeau, Delmas 32, 40 B et 60. La circulation y est déjà perturbée, avec des contrôles d’identité menés par des membres des brigades de vigilance.

La violence ne se limite pas au centre de Port-au-Prince. À Kenscoff, un policier kenyan a été blessé lors d’affrontements avec la coalition de gangs « Viv Ansanm ». Depuis l’arrivée de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), ce type d’incident se multiplie. Un policier a déjà été tué, soulevant des doutes sur l’efficacité et la capacité de cette mission à contenir la montée en puissance des groupes criminels.

Face à cette insécurité grandissante, de nombreux habitants quittent leur domicile pour se réfugier à Pétion-Ville, notamment sur la place Saint-Pierre. Parmi eux, des déplacés de Carrefour-Feuilles, qui dénoncent l’inaction des forces de l’ordre et l’extension du territoire sous contrôle des gangs. Cette crise de déplacement s’aggrave, créant des conditions de vie extrêmement précaires pour ces familles déracinées.

Le chaos touche également le secteur éducatif. L’Institution Saint-Louis de Gonzague a annoncé la fermeture temporaire de l’établissement à compter du 18 mars 2025 en raison de l’insécurité. Les cours reprendront en ligne à partir du 20 mars via une plateforme numérique, afin d’assurer une continuité pédagogique. Dans un message adressé aux parents et aux élèves, la direction appelle au respect des consignes de sécurité et à la prudence. Cette fermeture symbolise la gravité de la crise qui affecte tous les aspects de la vie quotidienne en Haïti.

Alors que la situation se détériore, la population semble de plus en plus prête à entrer en résistance. Le mouvement de désobéissance civile, les affrontements avec la MMAS et l’exode des habitants sont les signes d’une crise qui atteint un point de rupture. La question qui se pose désormais est : jusqu’où ira cette révolte face à l’impuissance de l’État ?

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Le cursus académique des étudiants de l’UEH stoppé

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Plus de 28 000 étudiants de l’Université d’État d’Haïti (UEH) se retrouvent aujourd’hui dans les rues. La quasi-totalité des facultés sont fermées en raison de l’expansion des gangs dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Le vice-recteur aux affaires académiques, M. Jean Poincy, a confirmé, la semaine dernière, la fermeture des trois dernières facultés situées sur l’avenue Christophe. Il reconnaît que les responsables du rectorat sont impuissants face à la situation, qui est directement liée à l’insécurité généralisée dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

M. Poincy constate qu’il n’existe plus d’endroits sécurisés où l’on pourrait temporairement relocaliser les facultés de l’UEH.

Dans une tentative de poursuivre la formation des étudiants, les décanats de plusieurs facultés ont mis en place des cours en ligne. Cependant, ces séances virtuelles sont fréquemment perturbées en raison des défaillances du réseau internet. De plus, certaines formations nécessitent des cours en présentiel, notamment pour les expérimentations. Face à cette contrainte, certaines facultés ont trouvé une solution en organisant ces séances de formation dans des locaux mis à leur disposition par d’anciens étudiants.

Le rectorat sous pression

Le rectorat continue d’accueillir les staffs administratifs des facultés afin de délivrer des documents académiques, assurant ainsi un fonctionnement minimum. Les trois facultés récemment fermées viennent s’ajouter aux huit autres déjà affectées par la crise.

Redoutant une évacuation forcée en raison de l’expansion des gangs, le rectorat avait lancé, dès 2022, un processus de numérisation des documents essentiels de l’université. Cette initiative vise à sauvegarder les archives et autres dossiers, même en cas d’abandon des locaux.

Toutefois, le rectorat reste sous pression face à la menace des gangs qui s’étend jusqu’au quartier du Canapé-Vert. À ce stade, il ne peut qu’attendre le rétablissement de la sécurité publique, une responsabilité qui incombe aux autorités gouvernementales pour permettre la reprise normale des activités académiques.

Les facultés de l’UEH étant principalement situées au centre-ville de Port-au-Prince, le rectorat envisage d’étendre ses activités vers les régions. Cependant, la concrétisation de ce projet nécessite un budget approprié pour assurer, entre autres, la prise en charge des coûts de résidence des enseignants dans les principales villes de province.

Ce projet ambitieux pourrait voir le jour si les ressources nécessaires sont allouées dans le budget de l’UEH.

LLM / Radio Métropole Haïti

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Opération musclée de la PNH dans le fief du chef de gang « Izo »

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La Police Nationale d’Haïti (PNH) a mené ce samedi une opération ciblée dans le quartier contrôlé par Johnson André, alias « Izo », chef du groupe armé « 5 Segond ». L’intervention a également touché les zones de Fort Saint Clair et du Théâtre National, à proximité du siège de l’Électricité d’Haïti au Bicentenaire.

Des unités spécialisées, appuyées par des véhicules blindés et des engins lourds, ont été déployées afin de perturber le réseau criminel dirigé par « Izo ». Plusieurs interpellations ont été effectuées et des investigations se poursuivent pour démanteler l’infrastructure du gang.

Aucune information officielle n’indique de blessés ou de dégâts majeurs, toutefois des témoignages font état de plusieurs morts et blessés dans le rang des malfrats.

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Mise en place de l’architecture sécuritaire

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L’exécutif haïtien s’efforce, lentement mais sûrement, de remettre en selle les agences de sécurité. La semaine dernière, le coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), M. Fritz Alphonse Jean, a annoncé la réactivation du décret relatif à la création de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI). Son prédécesseur, M. Lesly Voltaire, avait concrétisé la mise en place du Conseil National de Sécurité. De son côté, le premier coordonnateur du CPT, M. Edgard Leblanc, avait réhabilité les Forces Armées d’Haïti (FADH) dans leur fonction régalienne de garante de la souveraineté nationale.

Par ailleurs, sous le leadership de M. Voltaire, la présidence haïtienne a nommé M. Mario Andrésol au poste de secrétaire d’État à la Sécurité publique.

Très critiqué sous l’administration du président Jovenel Moïse, le décret portant création de l’ANI avait été mis en suspens dans l’attente de modifications. Ses détracteurs, notamment le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) et les signataires de l’Accord de Montana, dénonçaient son caractère liberticide.

Quatre ans plus tard, c’est pourtant un représentant de l’Accord de Montana qui annonce la réactivation du dossier. L’économiste Fritz Alphonse Jean, qui prône un « budget de guerre » pour rétablir la paix et la sécurité, semble désormais satisfait des modifications apportées au décret initial.

M. Guichard Doré, ancien conseiller spécial du président Jovenel Moïse, qui avait participé à l’élaboration du document, confirme que des ajustements ont été effectués conformément aux recommandations de l’Office du Protecteur du Citoyen (OPC). Parmi ces modifications, il cite la création d’un siège du Parquet de Port-au-Prince chargé de juger les éventuelles fautes des agents de l’ANI.

Face aux atrocités et à la montée en puissance des gangs, de nombreux sceptiques se sont finalement ralliés à la création de cette agence nationale de renseignement. Le coordonnateur du CPT et plusieurs conseillers présidentiels semblent déterminés à tout mettre en œuvre pour rétablir la sécurité.

Toutefois, le RNDDH et l’Accord de Montana restent opposés à cette initiative. Selon leurs dirigeants, la présidence cherche à réactiver le même document que celui de 2021, sans changements notables. Pour Ted Syndic, membre de l’Accord de Montana, cette démarche vise avant tout à permettre aux conseillers présidentiels d’exercer un contrôle sur l’institution. Il dénonce leur refus de déléguer des pouvoirs à des spécialistes pour gérer la sécurité, ce qui, selon lui, explique également l’inaction du Conseil National de Sécurité.

LLM / Radio Métropole Haïti

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