
L’administration américaine publiera ce mardi 25 mars 2025 une législation mettant fin au programme Humanitarian Parole. Plus de 500 000 personnes, dont 200 000 Haïtiens, devront quitter le territoire américain dans un délai de 30 jours sous peine de déportation.
Le département de la Sécurité intérieure (Department of Homeland Security – DHS) justifie cette décision dans un document dont une copie est disponible. Selon le DHS, la situation migratoire ayant conduit le président Joseph Biden à instaurer ce programme n’est plus la même. Désormais, seulement un millier de demandeurs d’asile sont enregistrés quotidiennement à la frontière sud des États-Unis.
Un quotidien de plus en plus difficile
De nombreux spécialistes alertent sur le stress et les difficultés rencontrées par les bénéficiaires du Humanitarian Parole, notamment l’impossibilité d’obtenir une carte de travail, les obligeant ainsi à dépenser sans pouvoir légalement subvenir à leurs besoins.
Encouragement aux retours volontaires
Des experts soulignent que l’administration de Donald Trump s’efforce d’encourager les retours volontaires. Un avocat spécialisé en immigration affirme que des millions de dollars ont été investis pour inciter les bénéficiaires du programme à s’enregistrer via l’application CBP One en vue d’un retour volontaire. De plus, les concernés recevront des notifications directement sur leur compte CBP One les informant de la fin de leur autorisation de séjour aux États-Unis.
Panique au sein des communautés concernées
Cette décision provoque une vague de peur et de panique au sein de la communauté haïtienne, ainsi que parmi les Vénézuéliens et Nicaraguayens touchés par cette mesure. Il s’agit d’un durcissement supplémentaire, après l’annonce de la fin du Statut de protection temporaire (TPS) dans cinq mois.
Des actions judiciaires pour freiner les déportations
Des spécialistes révèlent que deux actions en justice ont déjà été intentées contre la suppression du TPS, et une troisième sera engagée contre la fin du Humanitarian Parole. En attendant, les experts exhortent les Haïtiens à continuer de s’inscrire au TPS, dans l’espoir d’une décision favorable d’un tribunal.
L’expert en relations internationales Pierre Antoine Louis souligne que le document du DHS est bien argumenté et vise à empêcher qu’un juge n’invalide cette décision. Toutefois, des organisations de la société civile pourraient faire pression sur l’administration Trump pour qu’elle respecte le délai de deux ans initialement accordé aux migrants.
Un sursis pour les demandeurs d’asile
Pour l’instant, seuls les demandeurs d’asile bénéficient d’un répit. L’administration américaine laisse entendre que ceux ayant déjà déposé une demande d’asile pourront attendre la décision du juge. En revanche, le document ne précise rien quant aux nouvelles demandes qui pourraient être formulées.
Par ailleurs, les migrants ayant réussi, au cours des deux dernières années, à changer de statut grâce au parrainage d’un employeur ou par un mariage pourront échapper à la déportation. Depuis le lancement du programme, le changement de statut était la seule option permettant d’obtenir une résidence permanente aux États-Unis.
LLM / Radio Métropole Haïti
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